Julien Philippon

Mon expérience Vipassana 3/16

Ceci est une série de 16 articles sur mon expérience de retraite de méditation Vipassana, si vous n'avez pas lu le début, rendez-vous sur la première page.

Attention, chaque personne réagit différemment à ce genre d'expérience, il est tout à fait possible que vous le vivez d'une façon différente. Notez que vous ne pouvez pas pratiquer Vipassana avec ce que je vous partage, il est nécessaire d'être dans le contexte de cette retraite accompagnée par un enseignant. Si vous souhaitez pratiquer et ne pas être spoilé sur ce que vous allez vivre, ne lisez pas ceci et allez vite vous inscrire 😉.

“Mais c’est une secte ton truc” ?

C’est la question que tout le monde se pose. Elle est légitime car on est quand même coupé du monde pendant 10 jours à écouter toujours la même personne nous bombarder d’indication, d’image et d’explication. Le fait de ne pas échanger avec les autres appuie cette question, on est seul face à ces discours.

Pratiquant l’hypnose de spectacle de temps en temps sur scène, j’ai pu faire des corrélations avec ce que j’ai vécu. Il est clair qu’au fil des jours nous sommes de plus en plus suggestifs. Goenka parle “d’opération chirurgicale” sur certains de ses discours, et c’est clairement le cas. On est durant 10 jours dans un état d’hypnose (selon moi).

Cependant, chaque mot de Goenka est choisi avec précision, les images et métaphores sont très justes et sont là pour nous motiver et faire comprendre la méthode. C’est donc de “l’hypnose” bienveillante, pour nous permettre de réussir l’expérience et d’en tirer tous les bienfaits possibles.

Il y a toutefois des notions propres au bouddhisme et à la méthode qui peut éventuellement choquer :

  • La “purification” du corps et de l’esprit
  • Atteindre l’illumination
  • Les chants de Goenka Le fameux “Bhavatu Sabba Mangalam” (puissent tous les êtres être heureux) dit 3 fois à chaque fin de méditation où l’on peut répondre “Sadhu, sadhu, sadhu” (bien dit, nous approuvons)
  • Les demandes que l’on doit faire avant d’apprendre Anapana et Vipassana à l’enseignant (on doit simplement essayer de répéter ce que chante Goenka)
  • La réincarnation

Cependant, Goenka insiste sur le fait que cette méthode est ouverte à tous, qu’il n’est pas nécessaire de croire à une réincarnation pour pratiquer Vipassana, que simplement apprendre la technique et la pratiquer est le seul but de ces 10 jours. Elle est enseignée aujourd’hui partout dans le monde.

Mise à part cela, notez que toutes les personnes présentes sont des bénévoles, aucune personne n’est payée, même pas l’enseignant. Et le cours est totalement gratuit, on ne nous demande rien.

Seules les personnes qui ont profité d’un stage de 10 jours ont le droit s’il le souhaitent de faire un don, dans le but d’offrir l’expérience à une autre personne. Aucun montant n’est imposé, chacun peut le faire selon ses moyens.

Il est aussi possible de venir servir un cours, être bénévole et offrir notre temps pour accompagner d’autres personnes, il parait que c’est aussi une riche expérience. Les servants ont aussi des heures de méditation et des règles à respecter.

Vipassana est une association loi 1901 et reconnue d’intérêt général : Les dons peuvent être déduit des impôts.

C’est donc clair que c’est une méthode de méditation, et non une secte.

Dès demain, je vous partagerai un article correspondant à chaque jours de cette expérience, avec ce que j’ai vécu.

Mais ! Si tu n’avais pas le droit d’écrire, comment tu peux te souvenir des détails de chaque jour ?

J’ai triché… Enfin presque, certaines choses sont marquantes, pour les détails j’ai utilisé la méthode mnémotechnique chiffre-son dont j’ai parlé dans l’article pour apprendre les décimales de pi.

A demain pour le jour 0 !