Julien Philippon

Mon expérience Vipassana 10/16

Ceci est une série de 16 articles sur mon expérience de retraite de méditation Vipassana, si vous n'avez pas lu le début, rendez-vous sur la première page.

Attention, chaque personne réagit différemment à ce genre d'expérience, il est tout à fait possible que vous le vivez d'une façon différente. Notez que vous ne pouvez pas pratiquer Vipassana avec ce que je vous partage, il est nécessaire d'être dans le contexte de cette retraite accompagnée par un enseignant. Si vous souhaitez pratiquer et ne pas être spoilé sur ce que vous allez vivre, ne lisez pas ceci et allez vite vous inscrire 😉.

Jour 6

Le réveil est un peu dur, d’ailleurs je n’ai pas entendu la cloche de réveil, seulement celle pour indiquer l’heure de la première méditation.

La technique du jour avance encore doucement : au lieu de faire uniquement de la tête au pied, on enchaîne de bas en haut, des pieds à la tête.

Ainsi, nous parcourons notre corps de la tête au pieds, des pieds à la tête, de la tête au pieds, des pieds à la tête…

Lors des méditations, on peut entendre les oiseaux dehors, les ventres qui gargouillent (ce qui nous a même provoqué un fou rire une fois) et les mouches voler.

D’ailleurs, lors des méditations sans bouger, lorsque j’entendais une mouche j’espérais de tout cœur qu’elle ne se pose pas sur moi. Bien sûr, en 10 jours il a bien fallu que ça arrive au moins une fois. J’ai décidé de l’accepter, continuer de scanner mon corps partie par partie, et effectivement l’impermanence est là, au moment d’arriver vers la sensation des pattes de la mouche, celle-ci était partie. Victoire, je n’ai pas bougé !

Je teste encore et encore des changements de positions. Lors de la méditation sans bouger, je ne sens plus ma jambe gauche, elle a l’air complètement endormie. J’essaye de tenir, méditer, rester immobile… Je ne peux pas tenir, je bouge un peu mes jambes, je sens que le sang recommence à circuler. J’ai bougé très peu, cependant ma position n’est pas stable, je continue de scanner les sensations de mon corps, qui est en train de glisser petit à petit devant le coussin. J’ai hâte que la méditation se termine… ce fut l’heure de méditation la plus difficile physiquement de la semaine… Bien sûr, j’aurais pu me réinstaller tranquillement et bouger si je le souhaitais, or j’ai vraiment choisi de suivre à la lettre la méthode et les recommandations. Et c’est aussi dans ces moments que cela appuie l’impermanence d’une situation, d’ailleurs lorsque j’écris ces lignes j’ai même du mal à me souvenir de ce moment, comme quoi tout passe.

Le fait d’être isolé nous recentre sur des choses simples, sur la vie pure sans aucune interférence. Un petit rien peut devenir l’événement de la journée. Ce jour, j’ai essayé de tenir l’engagement de “Ne pas tuer”, en voyant une araignée dans la cuvette des toilettes, je ne peux pas l’ignorer, une opération de sauvetage minutieuse s’impose. L’araignée a finalement disparu, je ne l’ai pas retrouvée, je pense avoir réussi mon opération :).

J’ai d’ailleurs appris à la fin de la retraite qu’un voisin de table avait une araignée à côté de lui, il essayait de lui donner à manger de temps en temps… Avec du recule, je me demande s’il n’a pas enfreint la règle de ne pas communiquer, c’est pareil avec les animaux non ?

Demain vous pourrez découvrir quel rêve m’a réveillé et mon expérience de méditation dans la chambre…